J’accompagne des groupes d’enfants dans l’apprentissage de la médiation à l’école.  C’est une experience extraordinaire. Je suis toujours admirative devant des enfants. Ils sont tellement spontanés, naturels, emplis de joie de vivre ,créatifs, attentifs, sensibles, plein de bon sens, touchants et purs.

J’ai grand plaisir a parler aux jeunes enfants, parce qu’ils ont des réflexions très pertinentes et nous font revisiter le vie et le monde avec des yeux nouveaux, curieux et passionnés. Pour les enfants, l’impossible n’existe pas.

Les adultes ont tendance à perdre leur âme d’enfant. Ils deviennent avec l’âge, bien trop serieux et bien trop pessimistes.  Beaucoup d’adultes pensent qu’ils n’ont rien à apprendre de l’enfant et que c’est à l’enfant d’apprendre d’eux.

Il me semble que cela est une erreur.

Je discutais, l’autre jour, avec une petite fille de 9 ans qui m’a dit: « croire c’est Kefi (agréable) ». « On ne peut pas vivre sans croire. Moi, je choisis en quoi je veux croire ».

Sa remarque tellement spontanée, tellement simple et tellement vraie m’a interpellée, bousculée et même perturbée. Je me suis dit : « WOW quelle réflexion, quelle maturité ». En fait, elle m’expliquait comprendre que ses croyances  n’étaient pas forcément la réalité (nous savons tous que le père noël n’existe pas), mais avoir des croyances, ça fait du bien.

Elle avait tout dit.

Nos vies sont emplies de croyances. L’homme doit croire. L’homme doit croire et doit choisir ses croyances. Sans croyances, il n’y a plus de rêves, il n’y a plus d’espoir, il n’y a plus de buts.

Nous devons choisir nos croyances, parce que c’est sur nos croyances que seront fondées nos actions. C’est de nos actions que seront fondées les résultats que nous obtiendrons.

Si je choisis de croire dans le pouvoir des bonnes actions (des mitzvot), alors dans mon quotidien, j’accorderai une importance toute particulière à cette croyance. Les actions que je poserai, chaque jour, devront être en phase avec cette croyance. C’est ce qui conduit certains à être plus pratiquants que d’autres, religeusement.

Si je crois que l’homme est un loup pour l’homme, alors je me méfierai de toutes les personnes qui m’entourent et ferai peu confiance.

Si je crois que réussir est une question de chance et si je crois être malchanceux, alors j’aurai du mal à réussir.

Je pourrai poursuivre la liste des exemples encore longtemps.

Mais en quoi doit-on croire ? Est ce qu’il existe de vraies croyances et de fausses croyances ? Existe-t-il de bonnes croyances et de mauvaises croyances ?

Je ne sais pas. Mais ce que je sais, c’est que chacun d’entre nous doit choisir ses propres croyances, parce que c’est à travers nos croyances que nous allons construire nos vies. Chacune de nos croyances deviendra notre réalité.

La alyah est une secousse très forte qui offre la possibilité à chacun d’entre nous de nous remettre en question. Doit-on changer certaines de nos croyances ? Doit-on avoir de nouvelles croyances ?

En Israël, nous sommes des enfants devenus adultes qui dont tout réapprendre. C’est pourquoi je vous propose de faire un retour à nos âmes d’enfants et vivre notre nouvelle vie en Israël avec ces yeux d’enfants. Des yeux curieux, créatifs, impétueux. C’est le meilleur moyen de progresser à nouveau, parce que tout redevient possible.

Sandrine DRAY