Lorsque le olé hadash (nouvel immigrant) arrive en Israël pour s’y établir, il est plein d’enthousiasme et d’énergie. Il veut aller vite, tout accomplir. Il est émerveillé et tout excité. Il est plein d’espoir et de rêves. Il sent, au fond de lui, que tout est possible. Il se sent libre et heureux. Enfin à la maison !

Au fil des mois, l’euphorie s’étiole et le voilà confronté à une nouvelle réalité qu’il n’avait pas forcément imaginé.

Le olé hadash doit très rapidement faire face à des difficultés nouvelles pour lui. Tout ce qui n’était qu’évidence, dans son pays d’origine, devient un parcours du combattant. Le olé hadash doit faire face à la gestion d’un quotidien compliqué, dans une langue qu’il ne connait pas, se plier à un système méconnu, rigide et parfois incohérent pour lui.

Tout devient tracas. De petits riens qui se transforment en gros stress. Tels que l’apprentissage  de la langue, l’ouverture d’un compte bancaire et sa gestion, la location ou l’achat d’un appartement, le face à face avec les différentes administrations (impôts, électricité, eau, mairie, syndic etc…), les courses au supermarché (comprendre ce qui s’y vend ), aller chez le médecin ou chez le dentiste, suivre la scolarité des enfants, trouver un travail, développer une nouvelle vie sociale…Bref, trouver tout simplement sa place dans cette nouvelle société à laquelle il faut pouvoir se greffer.

Cette nouvelle réalité conduit peu à peu le olé hadash à douter, craindre, perdre confiance en lui. Le sentiment de perte de contrôle et de désespoir peut être d’autant plus grand pour le olé hadash, lorsqu’il se sait observé par ses propres enfants. A t-il droit au doute ou à l’échec ? Il s’est pourtant promis que tout ira bien et que monter en Israël est la meilleure des choses à faire.

Comment gérer tous ces nouveaux problèmes qui font naître, parfois, de la tension dans les couples et parfois même conduisent à des divorces. C’est la perte d’équilibre au sein du foyer. Les parents comme les enfants sont désorientés.

Alors comment changer la donne ?

Ne pas perdre de vue que la alyah est une mise à nue. Il faut savoir, que l’exigence de base requise est l’alignement. Je sais qui je suis, je sais ce que je veux  et je suis prêt aux efforts soutenus pour atteindre mon but.

Voici 5 clefs:

Clef numéro 1:  Cesser de paniquer.

Clef numéro 2: Rester focalisé sur son objectif.

Clef numéro 3:  Accepter la situation. La voir telle qu’elle est. Ne pas la dramatiser. Observer la situation de l’extérieur, tel un observateur neutre. Tout passe …

Clef numéro 4: Découper les tâches à accomplir en petites sous tâches. Monter dix petits cartons de 5 kilos chacun, n’est-ce pas plus facile que de monter un seul carton de 50 kg ? Pas de précipitation et une tâche à la fois, dans le calme et le contrôle.

Clef numéro 5: Croire que c’est possible. Pour que ça marche, il faut y croire.

Croire c’est pouvoir.

Après avoir mis en pratique ces clefs, le olé hadash, sent que les choses se transforment. Il évolue. Peu à peu, il comprend ce qu’on lui dit, puis il arrive à se faire comprendre. Doucement mais sûrement, il prend ses marques. En bon observateur, neutre, comme s’il avait du formater son disque dur pour y graver de nouvelles données. Il intègre les nouvelles règles du jeu. Parce qu’il y a cru, parce qu’il s’est donné le temps d’accomplir ces petites tâches, jour après jour, sans relâche, le ole hadash trace sa nouvelle route. Il a le sentiment qu’il grandit en lui. Il a appris à se découvrir. Il a trouvé en lui des ressources insoupçonnées. Il s’est dépassé, il s’est surpassé. Il « est ». Il accomplit chaque jour un peu plus son rêve, celui de vivre en Israël, dans un état d’éveil et de conscience absolus. Cette douleur du début était nécessaire au réveil attendu.

La alyah, ça fait mal au début, comme un muscle qui n’a pas été sollicité pendant longtemps, mais une fois le mécanisme en marche et les bonnes habitudes prises, le résultat est impressionnant.

Et vous qu’en pensez-vous ?

Sandrine DRAY